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Libération

Aegis étale sa paranoïa au tribunal de Nanterre

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Des dirigeants de la société jugés pour avoir fouillé les ordinateurs de leurs collaborateurs.
publié le 24 mai 2006 à 21h19

Le monde de la communication, d'ordinaire si frais et urbain, peut parfois se révéler cruel. «C'est Dallas tous les jours, à la Défense, ironise Olivier Fourmy, le président de la 17e chambre. Un monde impitoyable.» Le tribunal correctionnel de Nanterre jugeait, lundi, plusieurs dirigeants de la société Aegis Media France, cador de l'achat d'espaces publicitaires, accusés par un ancien salarié, Georges Chryssostalis, de s'être introduits dans ses courriels et d'avoir visité et copié les ordinateurs d'une vingtaine de collaborateurs. Ce qui vaut à Eléonore Sauerwein, directrice juridique d'Aegis, Laurent George, directeur général, et Guy Gauthé, secrétaire général (1), d'être poursuivis, selon Nicolas Brault, l'avocat de la partie civile, pour «atteinte au secret des correspondances», «traitement automatisé privé d'informations nominatives sans déclaration préalable à la Cnil» et «accès frauduleux dans un système de traitement automatisé de données».

Durcissement. Flash-back : en décembre 2003, deux dirigeants d'Aegis Media quittent le navire. Et fondent une société concurrente, KR Média. Le chiffre d'affaires d'Aegis plonge. «Nous avions des clients à 500 millions d'euros qui quittaient le groupe de façon inexpliquée», explique Eléonore Sauerwein. Le jeu se durcit. Georges Chryssostalis, réputé proche des deux partants, raconte : «A partir de juin 2004, je m'aperçois que ma boîte e-mail est directement connectée à celle de Mme Sauerwein, et qu'elle a accès à mes mails de faço