Menu
Libération

Les matières premières, c'est la hausse qu'elles préfèrent

Article réservé aux abonnés
publié le 24 mai 2006 à 21h19

La vingtième édition du rapport Cyclope, la bible des matières premières, ou plus exactement des marchés mondiaux, offre cette année encore un panorama exhaustif des tensions et des passions qui affectent les marchés internationaux. L'occasion, comme l'évoque, dans une poétique entrée en matière, l'écrivain et académicien Erik Orsenna, de «nous rappeler que derrière les Services, que derrière la Banque, l'Assurance, le Conseil, que derrière le Virtuel, le Réel existe, avec ses fossiles, c'est-à-dire ses raretés, mères de graves tensions à venir». Vingt ans à nous expliquer aussi que les marchés de matières premières ne peuvent se réduire au pétrole, gaz, platine, or, viande, cacao, caoutchouc, oléoprotéagineux, antimoine, chrome, cobalt et autre tantale... Non, il faut regarder large, très large, et prendre en compte bien d'autres marchés, qui eux aussi, se comportent, peu ou prou comme des matières premières. C'est vrai des marchés des semi-conducteurs, du fret maritime dont les contrats se négocient plusieurs fois entre le départ et l'arrivée d'un cargo chargé à ras bord d'automobiles coréennes... C'est encore vrai du papier, de la chimie, des engrais, des textiles, de l'électricité, des marchés du carbone et même de l'art. Bienvenue dans le monde des commodities, comme le disent les Anglo-Saxons. Version francisée, cela donne des «commodités», mot censé couvrir l'ensemble des produits, services et instruments financiers soumis à la logique des marchés... et donc de l'inst