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Libération

Le Congo-Kinshasa, nouvelle cible de la téléfolie mobile

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publié le 26 mai 2006 à 21h21

Kinshasa correspondance

Assises en rang d'oignons, les jeunes filles comparent leurs téléphones portables. L'une montre aux autres sa récente acquisition, dans un étui en similicuir rose. «Tu l'as eu à combien ?» demande, admirative, une de ses amies.

La scène ne se passe pas à Paris mais à Kinshasa, capitale de la république démocratique du Congo (RDC), l'un des pays les plus pauvres du monde. Rosine, Shella, Lisette et les autres sont étudiantes, donc plutôt privilégiées. Surtout, pour les jeunes urbains congolais, le portable, «c'est indispensable». Dans les rues de Kinshasa, les vendeurs de cartes prépayées pullulent face à une demande inextinguible.

Immensité. Daniel tient comptoir en face d'un ministère. Ses clients affluent, achètent pour 1 ou 2 dollars d'unités. En RDC comme partout en Afrique, la plupart des usagers ne sont pas abonnés, mais se servent de cartes ou vont appeler dans un «télécentre». «Je vends bien, ça c'est sûr», constate Daniel, qui évalue à 5 dollars (3,91 euros) ses bénéfices quotidiens. Les petits commerçants des villages, seuls à posséder le précieux téléphone ou à acheter des cartes en ville, en font d'encore plus importants.

«C'est le seul moyen de pouvoir donner des nouvelles à sa famille», explique Lisette, originaire de l'est de ce pays grand comme quatre fois la France. «Ou de trouver du boulot», complète Rosine. Les jeunes Kinoises n'ont, de toute façon, pas le choix : il y a très peu de lignes fixes. «Avant, si on voulait prévenir quelqu'un