Moscou de notre correspondante
L'alliance, annoncée vendredi entre Arcelor et Severstal pour contrer l'OPA de Mittal Steel, n'est qu'un premier «pas» vers de plus grandes ambitions, a bien fait comprendre Alexeï Mordachov, le jeune patron de Severstal qui présentait le projet ce week-end à Moscou. «Je voudrais porter ma part à 45 % [d'Arcelor, ndlr], a avoué l'oligarque russe, mais je n'ai pas ce droit pour le moment, dans le respect des intérêts des autres actionnaires et des autorités régulatrices luxembourgeoises.» L'accord avec Arcelor octroie 32 % des actions du nouveau groupe Arcelor-Severstal à Mordachov, avec interdiction pour lui d'en acquérir davantage pendant quatre ans, et aussi de les céder pendant cinq ans.
Cependant, dès ce week-end, Alexeï Mordachov, patron de Severstal depuis 1996 (Libération des 27-28 mai) n'a pas caché que ces 32 % ne sont qu'une étape pour lui. «Avec la création de cette compagnie, l'actionnaire russe va recevoir une influence sérieuse, si ce n'est dominante [...]. C'est une percée pour le business russe», a-t-il expliqué. «Nous voulons nous développer, y compris en Russie», a poursuivi le jeune ambitieux, indiquant que le nouveau «leader mondial de l'acier» ainsi créé considérera d'autres rachats ultérieurs. Et, déjà, Mordachov annonce que le «champion» Arcelor-Severstal affichera un excédent brut d'exploitation de 10 milliards de dollars (contre 9 milliards l'an dernier pour les deux compagnies séparées).
Interrogés sur les ambitions de le