Clermont-Ferrand correspondance
Clermont a perdu son «Edouard». Avec son sourire angélique et «sa bonne bouille», Edouard Michelin avait rapidement endossé le surnom de «Doudou» et «ça le faisait rire», dixit ses bibs. Hier, pas moyen pour le Clermontois de se procurer un doudou Bibendum, objet transitionnel utile pour conjurer la peine de voir partir celui qui avait bien compris la puissance de l'image et du marketing. La petite boutique Michelin, qui vend du monsieur en pneu sous toutes ses formes depuis 1998 sur la place historique de la ville, est fermée pour cause de dimanche.
C'est en face que ça se passe. Dans la grande cathédrale endeuillée par la couleur même de sa lave, les fidèles rendent hommage à ce catholique fervent qui venait prier avec eux le dimanche matin, «en toute discrétion». Les drapeaux sont en berne, côté mairie et côté manufacture. Place des Carmes, devant la grande serre remplies d'hévéas que nombre d'employés se souviennent avec fierté avoir visitée après la grande rénovation du siège, en 1997, les mêmes sont venus dire «merci à Edouard Michelin», comme il est écrit sur une pancarte cernée de bouquets où l'on peut revoir une dernière fois en photo le sourire de l'héritier.
«Vertus».
Catherine et Daniel essuient une larme en notant quelques mots de condoléances sur l'un des registres mis à disposition à l'accueil. Leurs enfants allaient à la même école que les petits Michelin, les mamans se rencontraient. «Dans l'entreprise, il appelait les gens par le