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La dynastie se cherche un héritier

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Inédit : la direction du groupe pourrait sortir de la famille.
publié le 29 mai 2006 à 21h23

«Edouard Michelin avait fait tout ce qu'il fallait pour que l'avenir de l'entreprise soit assuré», a déclaré, solennel, Michel Rollier, à la sortie de la messe célébrée hier dans la cathédrale de Clermont-Ferrand. C'est cet homme discret de 60 ans, cogérant du fabricant de pneumatiques depuis 2005, qui a pris les rênes du groupe, quelques heures à peine après l'annonce du décès accidentel de «l'héritier».

Cooptation. Si les Clermontois le connaissent peu, lui est bien connu de la famille, puisqu'il en fait partie : les Rollier sont des cousins issus de germains des Michelin. Comme chez Lagardère, le statut juridique particulier de Michelin, celui d'une société en commandite par actions, donne aux cogérants tous les pouvoirs ou presque. Cette commandite, qui met en principe un groupe à l'abri des OPA, distingue deux catégories d'actionnaires : les commanditaires qui n'ont pas le droit de vote, et les associés commandités (gérants) qui détiennent tous les pouvoirs mais qui, en contrepartie, sont responsables des dettes. Dans l'univers Michelin, où les dirigeants familiaux protègent farouchement leurs intérêts industriels et patrimoniaux, les gérants désignés par cooptation (ils peuvent être un, deux ou trois) doivent incarner à la fois l'entreprise... et la famille.

Parrainé par René Zingraff, éminence grise du groupe, cogérant depuis vingt ans, et très proche de François Michelin père, Michel Rollier a passé plus de trente ans dans l'industrie papetière avant d'entrer chez Mich