Conseil de prud'hommes de Paris, section encadrement
La moyenne d'âge dans la salle tourne autour de 65 ans, certains flirtent avec les 75 printemps. C'est la quatrième fois que ces messieurs se déplacent au conseil de prud'hommes de Paris, et ils espèrent bien cette fois entendre les plaidoiries de leurs trois avocats. Ils sont 23 sur les 48 employés à s'être déplacés pour demander réparation à leur employeur, la société hôtelière Le Méridien, pour des cotisations de retraite non versées aux organismes de collecte en France. La plupart d'entre eux se sont réveillés au moment de quitter l'entreprise, pratiquement sans un sou pour leurs vieux jours.
L'accusation est venue avec des dossiers par milliers de pages, et pas moins de treize cartons de courriers de l'hôtel à ses employés. «Le premier salarié, Jacques Ferrière, s'est rendu compte en 2001 qu'il n'avait pas de retraite. Il a alors alerté ses anciens collègues. Nombre d'entre eux ne savaient pas comment fonctionnait une caisse de retraite.» Jacques Ferrière a passé quatorze ans comme responsable d'hôtel en Syrie, au Caire, Soudan, Irak, Chypre, Vancouver et à Chicago. Il accuse son employeur de ne pas avoir cotisé durant ces années passées à l'étranger. Résultat : il perçoit 195 euros mensuels de la Caisse nationale d'assurance vieillesse (Cnav). L'avocat des salariés juge «indécent» le rappel par la défense du Méridien des montants réclamés par quelques employés. Certains demandent jusqu'à 800 000 euros. «L'exécution de