Orléans correspondance
«Au début du siècle dernier, il fallait mobiliser une équipe de vingt personnes pour traiter 250 mètres de voies ferrées dans la journée. Aujourd'hui, deux personnes peuvent renouveler le ballast sur 2 000 mètres de voie en une heure.» Comme l'explique Jean-Louis Jung, ingénieur des Arts et Métiers, salarié du Réseau ferré de France (RFF), la pose et l'entretien des rails ont eux aussi vécu leur révolution technologique. Mais les voies ferrées françaises sont-elles pour autant à la hauteur de l'image véhiculée par les TGV qui circulent dessus ? Si l'on en croit un récent audit, la réponse est négative. «Je suis très inquiet pour ce qui concerne la mise en place de l'amélioration du réseau. On parle déjà de 1 500 kilomètres de ralentissements», explique l'auteur de ce rapport, Robert Rivier, directeur de l'Ecole polytechnique de Lausanne, dans un entretien à Villes et Transports.
Manne. Certes, son diagnostic ne s'applique pas aux voies TGV. Mais aux lignes secondaires, délaissées au profit des grands axes. Si on ne fait rien, ajoute l'expert, 60 % du réseau actuel serait inexploitable à l'horizon 2025. Il n'est pas sûr que les 150 millions d'euros par an pendant quatre ans, annoncés la semaine dernière par Dominique Perben, ministre des Transports, suffisent à remettre à niveau les parties fatiguées du réseau. Au moins permettra-t-elle une augmentation sensible du kilométrage de renouvellement des voies. D'une cinquantaine de kilomètres dans les années 6