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Arcelor : une victoire à la russe ?

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Pour échapper à l'OPA de Mittal, le leader du groupe sidérurgique européen s'apprête à faire de son allié Mordachov le vrai patron.
publié le 31 mai 2006 à 21h24

A un mois du dénouement de la bataille boursière (lire ci-dessous), les deux camps ­ Arcelor-Severstal d'un côté et Mittal de l'autre ­ occupent le terrain. Une vraie campagne électorale. Après un passage à Paris, Guy Dollé, le boss d'Arcelor, et son nouvel allié, l'oligarque russe Alexei Mordachov, étaient hier à Londres, avant de célébrer leur union à Madrid aujourd'hui. «On sait qu'on a un travail de pédagogie à faire», reconnaît un cadre dirigeant du groupe luxembourgeois, conscient que l'image de Mordachov n'est pas ce qui se fait de mieux pour rassurer l'actionnaire privé, gros ou petit.

Ecoeurement indien. Dans le camp adverse, avant de se lancer dans un nouveau road show auprès des investisseurs, Lakshmi Mittal avait envoyé hier à Paris Roeland Baan, son directeur des opérations en Europe, pour une opération les yeux dans les yeux avec quelques journalistes français, pour dire tout le mal de l'alliance Arcelor-Severstal. Il faut reconnaître au monsieur un vrai talent d'indignation. «On n'a jamais vu une chose pareille dans l'histoire du business», lâche-t-il avec un air dégoûté, comme si on le forçait à manger du cassoulet froid. La raison de cet écoeurement matinal ? Le fait que Mordachov mette la main sur Arcelor sans avoir l'obligation de lancer une OPA sur la totalité du capital. Il faut bien admettre que l'oligarque russe est devenu, grâce à Guy Dollé, le nouvel homme fort, pour ne pas dire le vrai patron, du futur groupe.

Reprenons. Vendredi, la direction d'Arcel