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Libération

Au Bangladesh, le textile en découd pour sa paie

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publié le 31 mai 2006 à 21h24

New Delhi (Inde)

de notre correspondant

L'un des pays les plus pauvres du monde, le Bangladesh, a connu de violentes émeutes, la semaine dernière, lorsque des dizaines de milliers d'ouvriers du textile ont attaqué des usines pour protester contre les bas salaires et les conditions de travail dans ce secteur quasi exclusivement orienté vers l'export. Parties de la ville industrielle de Gazipur, les violences se sont propagées comme une traînée de poudre jusqu'à la capitale, Dacca, provoquant la fermeture de centaines de manufactures pendant trois jours. Celles-là mêmes qui produisent pour les marques internationales que sont Gap, Next ou H & M.

Au total, 14 usines ont brûlé et plus de 70 autres ont été endommagées, sans compter les dizaines de véhicules détruits. Selon la presse locale, au moins deux personnes auraient été tuées et plus de 150 blessées lors d'affrontements avec les forces de l'ordre. Le travail a repris, jeudi dernier, après que la fédération des entreprises du secteur a accepté d'étudier certaines des revendications des manifestants, à commencer par la révision du salaire minimum, qui est actuellement de 930 takas (10,40 euros) par mois (lire ci-contre).

Très majoritairement destinée aux marques occidentales, l'industrie textile bangladaise constitue la principale source de devises étrangères pour le pays (76 % des exportations, soit plus de 6,4 milliards de dollars l'an dernier). Le secteur emploie 2 millions de personnes, dont 80 % de femmes, qui travaillent s