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Libération

Deux scénarios possibles

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publié le 31 mai 2006 à 21h24

«Il faut reconnaître que cela devient compliqué et qu'on n'y comprend plus grand-chose.» Cette confession courageuse vient d'un conseiller de Mittal, perdu dans les arguties juridico-financières de la bataille entre Arcelor-Severstal et Mittal. Essayons d'y voir clair.

1) Le projet d'Arcelor est retoqué par les actionnaires

Peu probable, cette éventualité existe tout de même. Arcelor a fait en sorte de verrouiller le vote lors de l'AG prévue pour l'instant le 28 juin. Pour rejeter ce projet de mariage avec les Russes, les actionnaires devront réunir 50 %, non pas des présents, mais des inscrits. Comme seulement 35 % des actionnaires sont représentés lors des AG d'Arcelor, cela signifie qu'il faudrait au minimum que la totalité de l'assemblée vote contre. «C'est une honte, on se fout du monde», tempête un investisseur. Voilà pourquoi Goldman Sachs, la banque d'affaires de Mittal, tente de fédérer 20 % des actionnaires mécontents d'Arcelor pour exiger la tenue d'une AG avec une règle de vote plus favorable (la fusion pourrait alors être retoquée avec la majorité des deux tiers des présents).

2) La fusion Arcelor-Severstal est votée

L'offre de Mittal, qui doit se clôturer avant la mi-juillet, continue son bonhomme de chemin. «Même si l'AG vote en faveur du projet de Severstal à la fin juin, celui-ci ne se concrétisera pas avant fin juillet», dit-on chez Arcelor. Donc Mittal a encore le temps de convaincre les actionnaires de lui apporter ses actions. S'il obtient au minimum 51 % de