Quand Pierre Graff, président d'Aéroports de Paris (ADP), croise ses concurrents européens, ceux-là remarquent avec une pointe d'envie : «Toi, tu as cette chance d'avoir des pistes déjà construites» et une belle emprise foncière en sus. Tandis qu'eux se sentent très à l'étroit, comme London Heathrow où les avions doivent souvent longtemps patienter avant de pouvoir décoller. Mais l'aéroport de Londres, bon numéro un européen est privatisé. Et pour Pierre Graff, qui désespérait de l'être, l'avantage des pistes n'était qu'une maigre consolation. Désormais, ADP a les deux. Hier, le gestionnaire de Roissy, Orly et le Bourget a lancé son processus d'introduction en Bourse. Actuellement détenu à 100 % par l'Etat, il ne le sera plus qu'aux alentours de 67 à 72 % au terme de cette opération. Objectif : lever 1,2 milliard d'euros dont 600 à 800 millions pour les finances publiques. Pour Pierre Graff, c'est donc «un grand jour». Et le tremplin idéal pour vanter sa boutique.
«Robuste».
A l'heure où il faut séduire l'actionnaire, c'est par la comparaison avec les concurrents que le patron d'ADP a débuté son laïus lors d'une conférence de presse. Avec 78,7 millions de passagers l'an dernier, ADP peut se targuer d'être la deuxième plateforme européenne, septième mondiale, et numéro un en fret et courrier («on dit toujours que c'est Francfort, mais Francfort n'est numéro un qu'en fret», a tenu à rectifier le président). Le marché ensuite. «Robuste» hier, «robuste» demain. Tel est le qualific