Des lunettes rondes avec un léger collier de barbe qui lui donnent un air d'instituteur vieillot, Antoine Zacharias ne paie pas de mine. Jusqu'à présent, le patron de Vinci, l'un des premiers groupes de BTP au monde, n'était pas connu du grand public. Mais cela pourrait changer. En plus de ses qualités d'ingénieur, Zacharias possède un trait de caractère particulier : il aime l'argent. Et beaucoup ne lui suffit pas. Déjà l'un des patrons les mieux payés du CAC 40, le président de Vinci a en effet demandé il y a quelques semaines à toucher une prime pour avoir mené à bien le rachat d'Autoroutes du Sud de la France.
Selon des sources concordantes, la somme serait de 8 millions d'euros. Des exigences qui risquent de mettre l'entreprise à bas. Devant l'opposition de Xavier Huillard, le nouveau directeur général, Zacharias a convoqué pour aujourd'hui un conseil d'administration dont l'ordre du jour prévoit le débarquement de Huillard. Le nom d'Alain Dinin, le PDG de Nexity, était évoqué pour le remplacer, mais ce dernier a annoncé hier soir avoir renoncé temporairement ? à toute prétention. L'épisode a en tout cas scandalisé les salariés du groupe, et fait très mauvais genre.
Un dauphin qui se rebelle
Tout commence en fait, en janvier, quand Zacharias quitte la direction opérationnelle de Vinci. Après neuf ans comme PDG, le patron de Vinci, 67 ans, prend du champ. Mais cela ne veut pas dire abandonner «son» entreprise : Zacharias reste président du conseil d'administration. Et c