Y aurait-il une justice dans ce monde de brutes de capitalistes ? Dans le conflit opposant Antoine Zacharias à Xavier Huillard, le patron de Vinci aimant énormément les euros face à son directeur général qui lui refusait une prime de 8 millions d'euros (Libération d'hier), c'est le premier qui s'en va. Et le second qui reste. Contre toute attente, le conseil d'administration de Vinci convoqué pour débarquer Huillard a conservé ce dernier dans ses fonctions et pris acte de la démission de Zacharias. C'est Yves Thibault de Silguy, directeur général de Suez et administrateur de Vinci, qui devient président du conseil du leader mondial de la construction.
Tout s'est déroulé assez vite, hier soir. Réuni à 18 heures, le conseil s'est ouvert par une longue intervention de Zacharias, dans laquelle ce dernier a détaillé tout le mal qu'il pensait de son directeur général et demandé qu'il soit révoqué. Selon un proche, il a dans le même temps proposé sa démission, et quitté le conseil. Le communiqué de Vinci indique que sa proposition se voulait «dans l'intérêt du groupe, pour mettre un terme aux troubles existants au sein de sa direction». Mais un proche de Huillard raconte une autre version. «Il a fait comme de Gaulle et conditionné sa démission à un vote sur la révocation de Huillard.» Les deux sources se rejoignent cependant sur le vote qui a suivi : neuf administrateurs ont alors voté pour le maintien de Huillard, sept ont voté contre.
Soudains états d'âme.
Le résultat a surpris tout