Berlin de notre correspondante
La chancelière Angela Merkel et le président Jacques Chirac rêvaient d'un mariage franco-allemand. Après le groupe aéronautique EADS et le groupe pharmaceutique Aventis, une alliance d'Euronext et de la Deutsche Börse à Francfort aurait renforcé le poids des marchés financiers européens. Mais voilà, les Français ont préféré une union avec les Américains plutôt que de se faire «bouffer» par les Allemands. «Les économies allemande et française sont lancées dans une concurrence acharnée», explique l'économiste Gustav Horn.
Hégémonique. Car, contrairement aux apparences, la France et l'Allemagne ne sont pas complémentaires. Les deux pays s'intéressent aux mêmes marchés, leurs conceptions de produits et leurs façons de procéder sont assez similaires. D'ailleurs, par le passé déjà plusieurs grandes alliances, comme celle de France Télécom avec Deutsche Telekom, ont échoué parce que chacun des deux partenaires voulait au fond détenir la position hégémonique en Europe. Récemment, les Allemands ont reproché aux Français d'empêcher Siemens de reprendre Alstom. Cette fois c'est au tour des Français de faire preuve de méfiance. «Le fiancé allemand est apparu comme une personne qui étouffe les autres.» Cette déclaration très crue de Jean Arthuis, le président UDF de la commission des finances, a été mise en exergue par tous les médias allemands. «Finalement tout le monde est pour l'Europe, résume le très médiatique expert des affaires financières Wolfgang Ger