Bordeaux de notre correspondante
Après trois semaines d'inactivité, la reprise du travail, mercredi, a été un vrai soulagement. Depuis l'annonce de la fermeture, le 12 mai, les gens sont restés abasourdis. Même le circuit de commandement a, un temps, semblé se déstructurer. Mais, la période d'adaptation passée, le manque d'activité se fait sentir. «Faut pas qu'y en ait qui restent à rien faire, lance un gars en bleu parmi les salariés. On va partager. Ceux des hangars n'ont qu'à venir, on va les occuper.» Ceux des hangars, ce sont les cinquante personnes affectées directement à la maintenance des avions, le coeur de métier de la Sogerma. Huit immenses abris, situés sur les pistes, face à l'aéroport de Mérignac (Gironde). Et qui se sont vidés progressivement depuis le début du mois de mai. Un avion partait, il n'était pas remplacé. Malgré les longues journées chômées, quatre appareils, seulement, sont aujourd'hui en attente. «Ça repart doucement, estime Dominique Rieux, le responsable des hangars. On se met en sureffectif, pour que chacun ait une occupation. Le travail qu'on a sur le site, on se le partage.» Comme aujourd'hui ils partageront les banderoles au cours d'une grande manif dans le centre de Bordeaux.
Rester vigilant. Parce que ces gars-là, fiers de leurs mains et de leur métier, c'est pas le genre à taper la belote pendant les heures de boulot. Du coup, sans rien pour s'occuper, ce sont les nerfs qui trinquent. Dominique Rieux s'est fait du mauvais sang : «Les journé