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Libération

Les Chinois vont ferrailler au Gabon.

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Le gouvernement leur accorde l'exploitation du gisement de fer de Belinga, convoité par des Brésiliens.
par Pauline SIMONET
publié le 5 juin 2006 à 21h41

Libreville de notre correspondante

Pékin vient de remporter la bataille du fer gabonais face au Brésil, après de longs mois d'une lutte acharnée. La cible des convoitises : le gisement de fer de Belinga, engoncé au coeur de la très dense forêt équatoriale, dans le nord-est du Gabon. Avec des réserves estimées à près d'un milliard de tonnes, c'est l'un des plus importants gisements du monde. Découvert il y a près d'un demi-siècle, il est resté inexploité en raison de la difficulté du terrain. Mais, avec l'envolée des cours des métaux, les prétendants se sont manifestés avec de plus en plus d'empressement.

Illusion. D'un côté les Chinois, premiers consommateurs de fer de la planète. De l'autre, les Brésiliens de l'entreprise Vale do Rio Doce (CVRD), numéro un mondial du secteur. Dans un premier temps, les autorités gabonaises entretiennent l'illusion de faire travailler les deux géants main dans la main. Un consortium voit le jour en avril 2005. Plusieurs compagnies chinoises sont prêtes à financer les titanesques travaux d'infrastructure, estimés à au moins un demi-milliard d'euros : 500 kilomètres de voie ferrée, un barrage hydroélectrique et un port en eaux profondes. Le géant brésilien se voit confier l'exploitation future de la mine, les sondages et les études de faisabilité. Fin 2005, des experts de CVRD rendent un rapport très optimiste, confirmant l'importance du gisement et sa teneur en fer exceptionnelle de 64 %. Les appétits s'aiguisent, le consortium est mort-né.

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