Madrid de notre correspondant
L'«invincible armada» a encore frappé outre-Manche. Hier, les dirigeants de BAA (British Airports Authority), l'un des principaux gestionnaires d'aéroports dans le monde, ont confirmé le rachat de leur groupe par Ferrovial, un des leaders ibériques du secteur. Après quatre mois de négociations tendues, BAA a accepté l'offre d'achat de 10,28 milliards de livres (près de 15 milliards d'euros) des Espagnols. L'opération s'est décidée sur le fil, puisque la banque d'affaires américaine Goldman Sachs a failli emporter la mise. Le rachat par Ferrovial doit être confirmé d'ici mi-juin, et l'américaine peut encore surenchérir. Ferrovial a commencé à se prémunir d'une telle éventualité en rachetant 13,9 % du capital de BAA sur le marché, devenant ainsi son premier actionnaire.
Giron. Avec ce rachat, le groupe espagnol devrait considérablement accentuer sa force de frappe dans le monde. Avec 70 000 employés, une capitalisation boursière de 8,8 milliards d'euros (contre 12 milliards d'euros pour BAA), Ferrovial gère les aéroports de Belfast en Irlande, d'Antofogasta au Chili, de Bristol en Angleterre, et des concessions autoroutières aux Etats-Unis et au Canada. Avec BAA dans son giron, il met la main sur les principaux aéroports britanniques, dont Heathrow, en banlieue de Londres, et sur une douzaine d'autres terminaux en Europe, en Australie et aux Etats-Unis.
Assaut. L'exemple de Ferrovial est révélateur d'une montée en puissance des entreprises ibériques