Menu
Libération

Unitaid ou le vol générosité

Article réservé aux abonnés
Lancement médiatique de la centrale d'achat de médicaments pour le Sud financée par la taxe sur les billets d'avion.
publié le 8 juin 2006 à 21h43

C'est à coup sûr une des plus belles opérations de com montée avec zéro kopeck (lire ci-contre). Ce n'est pas le sésame qui inversera la tendance d' «une Afrique où l'espérance de vie est de 40 ans, le double en Europe», comme le résumait hier Erik Solheim, ministre norvégien du Développement. Mais c'est peut-être malgré tout une petite percée dans les prêches dans le désert pour la solidarité Nord-Sud et pour sortir des limbes de la (non) gouvernance mondiale. Une sorte de Live 8 ­ le show de Bob Geldof en 2005 lors du G8 de Gleneagles ­ mais qui s'annonce ou se rêve «durable». Lancée la semaine dernière en marge de la conférence des Nations unies sur le sida, l'Unitaid a été présenté avec des relais guère portés sur la philanthropie envers les pays pauvres (Fédération internationale de football, TF1...), mais qui se piquent du filon de «l'éthique».

Sourire. Unitaid est une centrale d'achat de médicaments destinés aux pays pauvres. Et qui espère engranger, d'ici la fin de l'année, un milliard de dollars. Elle est le résultat d'un brainstorming lancé par Chirac il y a deux ans sur les sources de «financement innovant du développement» ­ en clair : dépasser l'aide publique classique soumise aux aléas budgétaires et politiques ­, et qui avait sorti de son chapeau la fameuse taxe sur les billets d'avion. Foin des cris d'orfraies des compagnies aériennes et du tabou levé sur la faisabilité d'une fiscalité internationale, Paris sera le premier à surtaxer dès le 1er juillet ses bil