Jean-Claude Trichet n'en a pas totalement fini concernant sa responsabilité dans les faux bilans du Crédit lyonnais de 1992. Un dossier qui a failli l'empêcher d'accéder à la présidence de la Banque centrale européenne (BCE). La nouvelle est passée inaperçue, mais, le 17 mai, la Cour de cassation a annulé le jugement de la cour d'appel de Paris qui avait relaxé en 2003 l'ancien directeur du Trésor, ainsi que Jean-Pascal Beaufret, administrateur représentant l'Etat au moment des faits, et deux commissaires aux comptes.
Bizarrerie judiciaire, les quatre hommes ne risquent cependant aucune nouvelle condamnation. Comme le parquet ne s'était pas pourvu en cassation oubli volontaire ? , la relaxe est définitive. Ils risquent seulement, au terme d'un nouveau procès et si les faits reprochés sont qualifiés pénalement, d'avoir à indemniser la partie civile l'avocat Alain Geniteau, représentant des actionnaires du Lyonnais seule à s'être pourvue en cassation. Un risque financier minime mais symbolique : le président de la BCE, incarnation de la politique monétaire, se retrouverait finalement en partie responsable de la quasi-faillite de la banque publique.
Car, sur le fond, l'arrêt de la Cour de cassation est très critique vis-à-vis du jugement de la cour d'appel. Il estime qu'elle «n'a pas justifié sa décision» de relaxe, car ses attendus sont contradictoires. D'un côté, la cour d'appel avait estimé que Trichet ne disposait que «d'informations imprécises ou inexactes» pour const