Menu
Libération

Les tarifs perdent de l'altitude

Article réservé aux abonnés
Le développement de la multipropriété élargit la clientèle et comprime les prix.
publié le 12 juin 2006 à 21h46

L'appétit des sociétés de propriété partagée inquiète les opérateurs classiques, qui y voient une concurrence déloyale : «Nous sommes la dernière compagnie réellement indépendante en France, et pas seulement un prestataire de services pour hommes d'affaires, déplore André Rouillé, directeur commercial de la compagnie aérienne Darta, basée au Bourget (Seine-Saint-Denis). On oublie vite que les jets servent aussi au rapatriement sanitaire ou à bien d'autres missions, et pas juste à faire briller les paillettes des VIP. Nous avons des obligations de services, de sécurité, des contraintes de maintenance qui représentent des charges lourdes. Les gestionnaires de multipropriété n'y sont pas soumis aussi directement, ils les refacturent largement à leurs clients, qui n'ont pas une grande connaissance des tarifs du secteur.»

Une pression renforcée dans l'euphorie actuelle, car la brèche ouverte par la copropriété déverse un flot de nouveaux entrants qui tirent les tarifs vers le bas. Reprenant le concept de la carte prépayée proposée par Netjets (vingt-cinq heures de vol pour 85 000 euros), Avolus, créée à Londres en 2004, vise un public un peu plus large. En deux ans, elle aurait attiré une cinquantaine de clients. La petite société assure des services de transport de prestige porte-à-porte, coordonnant à la demande jets, hélicoptères ou limousines. Tarif plancher de la carte : 15 000 euros. Venu de l'industrie aéronautique, son fondateur, Alexis Grabar, prédit : «La pression des ge