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A Angers, des reclassés sur leur faim

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Licenciés volontaires mais déçus par leur reclassement, trois ex-NEC ne s'alimentent plus.
publié le 13 juin 2006 à 21h47

Angers envoyé spécial

Depuis le 9 mai, le fourgon couvert de calicots stationne devant l'entrée de l'usine ou tourne en ville, le soir. Les trois anciens délégués syndicaux CGT y vivent nuit et jour. Licenciés volontaires en janvier dernier suite à un plan social de 180 salariés de l'entreprise d'électronique NEC, qui a racheté Packard Bell, ils estiment que le reclassement qu'on leur a garanti ne tient pas les promesses avancées.

Bruno Mouillé, 39 ans, Betty Bergeon et Tony Berthelot, 36 et 33 ans, avaient tous dix ans de boîte comme opérateurs de base et étaient payés à peine au-dessus du Smic. Les deux premiers ont des enfants en bas âge. Ils voudraient bien se recaser dans des collectivités locales, mais se défient des emplois précaires qu'on leur présente. «On a alerté notre ex-direction, qui nous a dit qu'elle allait recadrer l'antenne-emploi. Sans résultat. Quand on a démarré la grève de la faim, le DRH est passé nous demander si on bronzait bien... On ne demande pas des postes exubérants, plutôt du bas de gamme», dit Bruno Mouillé. La faute à leur engagement syndical, disent-ils : «On nous a dit que c'était notre faute, que si on retirait notre étiquette CGT, ça s'arrangerait.» Au bout du rouleau, les trois cégétistes n'ont plus de revendication précise : « C'est à l'employeur de se sortir de cette situation.»

Sans suivi. Il a fallu un mois pour que la CGT du Maine-et-Loire vote une motion adressée à l'employeur. Pour Pascal Bouvier, secrétaire de l'union départementale