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Libération

Les petits porteurs remontés contre les «golden parachutes»

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publié le 13 juin 2006 à 21h47

Que faire face aux patrons gloutons qui quittent leur entreprise avec un gros pactole ? S'indigner, répéter que c'est indécent, ou recourir à la justice pour ne pas laisser faire ? Grâce à l'affaire Vinci, le débat est de nouveau relancé. Même si le groupe de BTP ne connaît pas de difficultés financières, le «package» de 55 millions d'euros avec lequel est parti Antoine Zacharias (indemnité plus provisions de retraites) a choqué. Comme la nouvelle direction ne veut pas se retourner contre son ex-président pour récupérer l'argent (1) ­ afin de ne pas «rallumer le brasier», dixit un proche­, ce sont les associations de petits actionnaires qui risquent de s'inviter. Me Frédérik-Karel Canoy, le patron de l'association des actionnaires actifs (ASA), s'apprête ainsi à déposer plainte pour «abus de biens sociaux» (ABS). Canoy n'est pas un néophyte ­ il est présent dans le dossier Vivendi, dans lequel Jean-Marie Messier est mis en examen pour ABS ­, mais il s'interroge sur ses chances d'aboutir.

Première interrogation : les conditions de départ de Zacharias ont-elles été établies dans les formes ? Depuis la loi pour la confiance et la modernisation de l'économie, votée en juillet 2005, c'est aux assemblées générales d'approuver les rémunérations «susceptibles d'être dues» en cas de «cessation de fonction». Aucun vote n'a eu lieu dans le cas de Vinci. Mais le principe de l'indemnité de départ représentant trois fois le dernier salaire avait été approuvé en 2000 en conseil d'administra