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Libération

«C'est une honte de nous empêcher de travailler»

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publié le 16 juin 2006 à 21h27

Une vendeuse s'occupe patiemment d'une cliente qui teste méticuleusement nombre de matelas. Plus loin, on sert les sandwichs en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Hier après-midi, entre Villacoublay et Vélizy (Yvelines), les clients ne se bousculent pas au portillon d'Usines Center, dont les 140 boutiques réalisent entre 30 et 40 % de leur chiffre d'affaires le dimanche. Hier, les employés avaient tout le temps de commenter la décision de la cour d'appel de Versailles qui avait ordonné, la veille, la fermeture dominicale de 64 commerces. Une décision «rétrograde», commente le responsable d'un magasin de pantalons. «C'est une honte de nous empêcher de travailler», renchérit Nabil Mahaya, très remonté, qui travaille à Usines Center depuis plus de dix ans. Dans leur grande majorité, les responsables de magasins mais aussi leurs employés critiquent une décision qu'ils ne comprennent pas. Résignés ou très en colère, pour eux ce verdict va se traduire par des licenciements. Les exploitants d'Usines Center assurent que, s'ils devaient baisser leur rideau le dimanche, la fermeture définitive du centre serait possible, ce qui représenterait 600 personnes au chômage.

Choix.

A l'entrée, quelques rares clients s'activent autour d'une urne. Ils glissent un bulletin pour dire s'ils souhaitent l'ouverture le dimanche. Le plus souvent, c'est oui. Ce semblant de débat démocratique donne le ton : à Usines Center, «adaptation» et «choix» sont les maîtres mots, un tantinet contradictoires