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Libération

Des plus-values intrigantes chez EADS

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Noël Forgeard et des dirigeants du groupe ont vendu des actions avant la chute du cours.
publié le 16 juin 2006 à 21h27

La machine médiatique est parfois mystérieuse. Le 19 avril, Libération est le seul quotidien français à confirmer une information de la presse allemande révélant que Noël Forgeard, le coprésident français d'EADS, ainsi que d'autres dirigeants du groupe ont vendu un paquet de stock-options juste avant le désengagement du capital des deux principaux actionnaires, Lagardère et DaimlerChrysler.

A l'époque, l'information n'avait provoqué aucune réaction publique. Hier, au lendemain de l'effondrement en Bourse d'EADS (- 26 %) à la suite de l'annonce d'un nouveau retard dans la livraison de l'A380, le rappel des mêmes faits par les Echos a immédiatement soulevé une polémique. Laurent Fabius, puis le député socialiste de Haute-Garonne Gérard Bapt, ont exigé «un éclaircissement immédiat» sur «un éventuel délit d'initié». Le député UMP Jacques Myard exige, lui, une commission d'enquête. Enfin, la présidente de l'Association de défense des actionnaires minoritaires (Adam), l'incontournable Colette Neuville, a déclaré vouloir demander à l'Autorité des marchés financiers (AMF) «l'ouverture d'une enquête».

Plus-value.

Le 15 mars, Forgeard a exercé son option sur 108 000 actions, les a revendues immédiatement et a réalisé une plus-value nette de 2,5 millions d'euros. Entre le 15 et le 17 mars, les trois enfants Forgeard, Louis, Catherine, Marie, ont vendu chacun 42 666 actions du groupe, pour 4,12 millions d'euros. Quatre autres dirigeants (Jean-Paul Gut, François Auque, Jussi Itavuori et St