Le business des dépenses militaires ne s'est jamais aussi bien porté : plus de 1 120 milliards de dollars dans le monde, selon l'Institut de recherche international pour la paix, en hausse de 3 % en 2005 (Libération du 12 juin). Les dépenses sont de plus en plus concentrées entre les mains de quelques pays puisque quinze d'entre eux constituent 84 % du total des budgets de défense. Le commerce des armes légères se porte aussi à merveille : 600 millions sont en circulation et entraînent la mort de 500 000 personnes par an.
Et les munitions, pour les chargeurs des armes légères ? Elles se... démocratisent, à l'inverse des dépenses militaires. Au moins soixante-seize pays en fabriquent, rappelle Oxfam International, dans un rapport («Munitions : la source du conflit») publié mercredi (1). Pourquoi ? Parce que «les pays acquièrent des équipements permettant de produire des balles». Ainsi, «le Kenya et la Turquie sont tous deux devenus producteurs durant la dernière décennie». Près de 14 milliards de balles sont fabriquées dans le monde chaque année, 38 millions par jour. La plupart du temps, en toute opacité et zéro traçabilité...
Echange. Si quarante-trois pays se sont engagés, le 7 juin à Genève, à lutter contre la prolifération des armes de petit calibre (et donc des munitions), la plupart s'y refusent, à l'image de la Chine, l'Egypte, l'Iran, le Brésil, la Roumanie ou Israël, qui, selon Oxfam, ne fournissent aucune donnée sur leurs exportations de munitions. Sauf celles de cha