Tout cela fait désordre. Pour ne pas dire amateur. Trois jours après avoir rendu public son projet de fusion amicale avec le groupe de BTP Vinci, Henri Proglio, le patron de Veolia, annonce samedi, dans un communiqué lapidaire, qu'il jette l'éponge. Une claque qui intervient seulement quatre mois après le projet avorté de dépeçage, avec son allié italien Enel, de son concurrent Suez.
Ainsi, samedi, quelques heures avant de renoncer, Proglio s'est entretenu avec le directeur général de Vinci, Xavier Huillard, qui lui a répété ce qu'il avait déjà déclaré : «C'est niet.» Il n'y aura donc pas de fusion entre l'ex-filiale environnement de Vivendi et Vinci. Car Proglio avait été clair : son projet d'OPE (échange d'actions entre les deux groupes) sera amical ou ne sera pas. Pourquoi cette condition ? On aimerait écrire que Proglio attache une grande importance à l'amitié dans les affaires. La réalité est plus basique : il est fauché. Très endetté (13 milliards d'euros), Veolia n'a pas les moyens de lancer une OPA hostile avec une partie en cash. C'était d'ailleurs l'une des motivations du mariage avec Vinci. En mettant la main sur des activités à cash flow récurrent (comme les concessions de parking ou la société d'autoroutes ASF), Proglio trouvait là une excellente combine pour réduire son très lourd endettement.
Econduit. Reste alors une question : pourquoi ne pas avoir pris rendez-vous avec Huillard au préalable pour prendre la température ? Cela aurait évité au groupe de se retro