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Libération

L'immobilier fait la fortune de l'ISF

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Avec la hausse des prix, le nombre d'imposables a grimpé de 18 % en deux ans.
publié le 20 juin 2006 à 21h30

Quand la Direction générale des impôts (DGI) a annoncé la semaine dernière que près de 400 000 contribuables allaient s'acquitter de l'ISF pour l'année 2005, les réactions n'ont pas tardé pour dénoncer un impôt, confiscatoire ­ presque du racket. Des esprits moins chagrins se sont réjouis pour ces Français qui s'enrichissent. Décortiquant la hausse continue des prix de l'immobilier et les châteaux en Espagne fortifiés par les marchés financiers, les commentateurs, tous en choeur, expliquaient qu'il est désormais (relativement) facile de franchir le seuil des 750 000 euros de patrimoine. Un couple de cadres parisiens, propriétaires de leur appartement, hérite d'une seconde résidence, et voilà l'ISF.

Evasion. On en viendrait même à se demander si le chiffre de 400 000 contribuables, en hausse de 18 % par rapport à 2004, reflète bien la réalité des patrimoines. Joël Laus, secrétaire national du Snui, le Syndicat national unifié des impôts, le croit : «Le chiffre de cette année n'est sans doute pas sous-estimé. Il manque peut-être 3 000 à 4 000 contribuables qui devaient être assujettis et qui n'ont pas rempli leur déclaration, mais pas plus.»

Gérard Picovschi, avocat au barreau de Paris et spécialiste de droit fiscal, abonde dans ce sens. Même si, au regard des prix de l'immobilier, le seuil des 750 000 euros de patrimoine est de plus en plus facilement atteignable, même avec un abattement de 20 % lorsqu'il s'agit de la résidence principale. Il souligne tout de même, avec force m