Berlin de notre correspondante
Les propositions de la Deutsche Börse AG, la société qui gère la Bourse de Francfort, de céder un certain nombre de prérogatives pour remporter le mariage européen avec Euronext ont suscité une levée de boucliers en Allemagne. Redoutant un affaiblissement de la place de Francfort et inquiet pour l'emploi dans la région, le ministre-président du Land de Hesse a déclaré, hier, que la Deutsche Börse était allée «un pas trop loin». Son ministre de l'Economie a même laissé entendre qu'il pourrait aller jusqu'à «bloquer» le projet. La colère des politiques s'explique par l'étendue des concessions proposées lundi soir par la Deutsche Börse, visiblement prête à tout pour empêcher le New York Stock Exchange (Nyse) de mettre la main sur Euronext, l'alliance des Bourses de Paris, Amsterdam, Bruxelles et Lisbonne. Début juin, la place paneuropéenne et le Nyse ont signé un accord préalable de fusion qui reste à finaliser. Mieux valorisée en Bourse et nettement plus puissante du fait de son système intégré du passage d'ordre jusqu'au règlement , Francfort avait jusqu'alors refusé de céder une once de pouvoir. Lundi soir, elle a choisi de sortir de l'isolement en proposant à Euronext un mariage d'égaux. Chacun des mariés détiendrait le même nombre de sièges dans les instances de direction de la nouvelle entité. La Bourse de Francfort a même accepté que le président de cette future Bourse européenne soit récruté dans les rangs d'Euronext. Francfort se gardan