Rassurés mais sceptiques. Hier, lors de la réunion de groupe, les députés UMP ont écouté avec une sérénité retrouvée Dominique de Villepin et Thierry Breton leur confirmer le report en septembre de la discussion du projet de loi sur la fusion Suez-GDF. «C'est une décision de sagesse», salue Pierre Méhaignerie, le président UMP de la Commission des finances. Bernard Accoyer, le chef de file des députés de droite, qui avait fait savoir qu'il n'avait pas de majorité pour adopter le texte en juillet, ne cache pas non plus sa satisfaction : «Nous avons une feuille de route qui prouve la détermination du gouvernement. Le projet pourra être modifié et amendé grâce à la concertation.»
Les députés de base, eux, n'y croient guère. Favorable à la fusion, Hervé Mariton (Drôme) avertit : «Il n'y avait peut-être pas de garantie de la présence des députés en juillet, mais ce ne sera pas simplissime en septembre.» Opposant à la fusion, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan confirme que trois mois de report ne changeront rien à sa position : «Le Premier ministre s'entête. La faible mobilisation ne change pas la donne. Je ne suis pas une girouette.»
De leur côté, les sarkozystes, peu soucieux d'ouvrir un débat si sensible à quelques mois de scrutins décisifs, jubilent. Thierry Mariani : «Je suis très sceptique ; il y a trois semaines, on me disait que cette fusion ne pouvait attendre trois jours et maintenant on me dit qu'on peut attendre trois mois !» Yves Jego (Seine-et-Marne) ironise : «On