Tokyo de notre correspondant
L'effet boeuf a été total. Mercredi, après trois ans de crise larvée qui menaçait de dégénérer en bataille commerciale, le Japon a annoncé la reprise de ses importations de boeuf américain. L'embargo sur la viande américaine avait été décrété après la découverte aux Etats-Unis, fin 2003, d'un cas de vache folle.
Chassé-croisé. Pour les cow-boys américains qui avaient vu fondre leur activité depuis 2003, c'est donc un grand jour. Avant 2003, l'Archipel était en effet leur vache à lait et leur premier client. En 2002, le Japon avait importé 230 000 tonnes de boeuf des ranchs d'Amérique. Soit la moitié de la consommation totale annuelle dans l'Archipel.
Chassé-croisé d'intérêts ou pas, l'assouplissement du cordon sanitaire nippon autour des importations de viande étrangère profite en tout cas à la filière française. Lundi, le Japon a également repris ses importations de volailles françaises, foie gras et autres produits culinaires associés. L'annonce en avait été faite récemment, à Tokyo, par le ministre français de l'Agriculture Dominique Bussereau. Parmi les 10 000 entreprises françaises actives avec le Japon, celles qui y exportent des volailles et du foie gras respirent donc, elles aussi, un bon coup.
Caviar. L'embargo sur les volailles et le foie gras français décidé en février, à la suite de l'apparition du virus H5N1 dans un élevage français, commençait sérieusement à paralyser leur activité. En 2005, la France a exporté au Japon 1 510 tonnes de