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Libération

Pour sauver le vin européen, l'Union pousse le bouchon

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publié le 23 juin 2006 à 21h33

Bruxelles correspondance

Apeine dévoilé par la commissaire européenne à l'Agriculture, la France a jugé «inacceptable» hier le plan de restructuration du secteur viticole européen, censé doper la compétitivité et la qualité des caves face à la concurrence des vins des Amériques et d'Australie. Mais pour la commission, il y a urgence: la consommation de vin de l'UE baisse de 750 000 hectolitres par an, et les stocks non écoulés menacent l'équilibre du marché. La situation provoque et la chute des prix du vin européen et celle des revenus des producteurs. «On en est au point où les importations venues du Nouveau Monde [+ 10 % par an, ndlr] pourraient bientôt devancer nos exportations», a assené la commissaire Mariann Fischer Boel.

Ce scénario catastrophe a poussé la Commission à se prononcer clairement en faveur du modèle de réforme le plus drastique pour limiter la surproduction, qui, selon elle, pourrait atteindre 15 % de la production d'ici à 2011.

L'idée est simple : le budget actuel alloué au secteur viticole, 1,2 milliard d'euros par an, reste le même. Mais, sur ces aides, 2,4 milliards d'euros répartis sur cinq ans doivent servir à financer l'arrachage volontaire de 400 000 hectares de vignobles «non rentables» dans l'UE. Le système complexe des droits de plantation devrait être prolongé jusqu'en 2013, puis supprimé, et les producteurs les moins compétitifs incités à vendre leurs droits ou à prendre une retraite anticipée. Enfin, les mesures de soutien au marché trop systé