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Libération

La victoire en cinq mois du prétendant indien contre le russe

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Pour repousser les avances de Mittal, Arcelor avait envisagé un mariage avec le groupe sidérurgique Severstal.
publié le 26 juin 2006 à 21h34

L'Indien Mittal aura donc mis cinq mois tout rond pour conquérir le franco-hispano-luxembourgeois Arcelor. Retour sur cinq mois de feuilleton capitaliste avec, dans les rôles principaux et par ordre d'entrée en scène : Lakshmi Mittal, le patron indien du numéro un mondial de l'acier, Guy Dollé, le discret PDG d'Arcelor, Thierry Breton, ministre français de l'Economie, et le Russe Alexeï Mordachov, numéro un du groupe Severstal, rival finalement éconduit.

27 janvier 2006. Lakshmi Mittal, flanqué de son fils et directeur financier, Aditya, annonce à Londres le lancement d'une OPA hostile sur Arcelor. Une prise de contact amicale avec Dollé ayant échoué, Mittal passe à l'attaque : il offre un peu plus de 28 euros par action, soit 27 % de plus que le cours moyen à l'époque, pour prendre le contrôle du numéro deux de l'acier et devenir le géant du secteur. L'homme d'affaires indien propose beaucoup de titres et peu de cash. Sa famille détiendrait plus de 50 % du capital et les pleins pouvoirs. Au Forum économique de Davos, Thierry Breton se dit «préoccupé» par les appétits de Mittal sur une entreprise qui compte 28 000 salariés en France. Au Luxembourg (5,6 % du capital d'Arcelor), l'OPA fait l'effet d'un électrochoc. Un parfum de patriotisme économique flotte dans l'air.

16 février 2006. Lancement de la contre-offensive de la direction d'Arcelor, sous forme d'une vaste opération de charme envers ses actionnaires. Grâce à des bénéfices en hausse de 66 %, Guy Dollé propose de double