En affaires, il n'y a jamais de mariage d'amour. Après cinq mois de bataille boursière et de nombreux scuds, le conseil d'administration du groupe sidérurgique Arcelor a accepté hier, après neuf heures de discussions, l'offre de l'anglo-néerlandais Mittal Steel. Et tant pis si le patron d'Arcelor, Guy Dollé, avait répété sur tous les tons que cette fusion n'aurait «jamais» lieu, notamment parce que sa firme fabriquait du «parfum», tandis que la société dirigée par l'Indien Lakshmi Mittal donnait dans l'«eau de Cologne».
Fronde. Cette décision clôt une semaine tendue, où les dernières tentatives d'Arcelor pour repousser Mittal ont échoué, forçant la société de Guy Dollé à considérer de façon plus amène les avances de son prétendant. Le groupe européen était allé chercher Severstal, premier groupe sidérurgique russe, dirigé par l'oligarque Alexeï Mordachov. Mais ce «chevalier blanc» a suscité la fronde d'une partie des actionnaires. Pour Mittal, il ne restait plus qu'à profiter de la situation pour tenter une dernière offre, peaufinée jusqu'à la dernière minute hier.
Cette offre a été sérieusement améliorée au regard des premières propositions du groupe. Mittal offre 40,37 euros par action d'Arcelor, soit 45 % de plus qu'au lancement de l'OPA le 27 janvier. «Un prix juste pour une très bonne affaire», s'est réjoui, radieux, un porte-parole du groupe. Surtout, la firme de Lakshmi Mittal a dû accepter d'en rabattre sur la gouvernance du futur ensemble et de ne détenir, au maximum,