Pas d'audience au conseil de prud'hommes de Paris. Hier, les conseillers élus par les salariés ont en effet monté un piquet de grève pour dénoncer le rapport Desclaux, un texte qui propose notamment une forfaitisation des heures de présence des conseillers. «Comme le gouvernement a peur de s'attaquer au Code du travail, il a choisi de jouer un coup de billard à trois bandes en s'attaquant à ceux qui font appliquer ce Code, soit la justice prud'homale», expliquait hier Gilles Soetemondt, vice-président du conseil de Paris.
Durant cette semaine, craignant un possible encadrement mené en coulisse par le Medef, les conseillers mènent donc une campagne de mobilisation dans toute la France. Et de sensibilisation sur leur condition de travail.
Quand Jacqueline Becker, conseillère depuis vingt ans côté salariés, entre dans la salle d'audience de sa section activités diverses, elle a une douzaine d'affaires enrôlées. Il est 13 heures, elle sait qu'elle n'en sera pas sortie avant 19 heures. Dans le meilleur des cas. Parfois, elle continue à faire régner le Code chez elle en emportant du travail.
Le conseiller prud'homal n'est pas payé, son entreprise est remboursée par le ministère de la Justice pour ses heures d'absence. Le président signe mensuellement les déclarations de présence. Mais le rapport Desclaux s'attaque à ce décompte des heures, pour faire baisser la facture de la justice prud'homale pourtant déjà troisième roue de la bicyclette de la Chancellerie. Pour la préparation des