Le Havre de notre correspondante
Trois ans de prison ferme ? Les peines requises contre ses anciens patrons, qui avaient profité des congés de Noël 2002 pour vider clandestinement l'usine de conditionnement de flacons Palace Parfums, satisfont Sophie Somont, ex-salariée : «Le plus important pour nous, c'est que c'est la première fois que nous sommes reconnues comme des victimes.»
«Tolérance double zéro». Mardi, 74 plaignants étaient présents au tribunal correctionnel de Dieppe où étaient jugés les dirigeants des sociétés Palace Parfums et Parfums des Champs. Motifs : délits de banqueroute, abus de biens sociaux et travail dissimulé. François Fillon, à l'époque ministre de l'Emploi, des Affaires sociales et de la Solidarité, avait dénoncé la méthode des «patrons voyous» et promis des sanctions exemplaires. Des menaces qui n'ont pas découragé les vocations. Très vite, il y a eu la fermeture brutale de Metaleurop début 2003 dans le Pas-de-Calais, puis de Flodor dans la Somme. Cette dernière usine a été vidée pendant les congés imposés aux 200 employés et les machines transférées en Italie.
Jeudi dernier, à Agen, le président de l'UMP, Nicolas Sarkozy, a prôné «la tolérance double zéro» pour celui «qui déménage son usine la nuit ou qui vide la caisse pour n'avoir à payer ni les salaires ni les indemnités de licenciement». De «belles promesses», selon Sophie Somont. «La tenue de ce procès a été un parcours du combattant qui aura duré plus de trois ans», témoigne l'avocate des ancien