Pourquoi plaidez-vous pour la réforme de l'OMC ?
Avec 150 Etats membres, le fonctionnement à l'unanimité et au consensus a montré ses limites. Et les conférences ministérielles sont de plus en plus difficiles à concrétiser. On voit donc se multiplier des accords, bilatéraux ou régionaux, où les plus gros dictent leurs conditions aux plus faibles. On voit aussi s'additionner les conflits et la juridicisation.
Comment opérer cette réforme?
D'abord, il faudrait qu'un pays ou qu'un groupe de pays qui s'oppose à la signature d'un accord justifie par écrit son refus. Ensuite, il faut peut-être exclure de l'agenda le dossier agricole qui ne représente que 10 % du commerce mondial (même s'il est vrai que les trois quarts des membres de l'OMC en font un point central).
Enfin, les fameuses «green rooms», ces réunions restreintes entre petits groupes de pays, soient officialisées et plus transparentes. Il faudrait aussi renforcer le rôle du directeur général de l'OMC, pour qu'il puisse avoir un rôle d'initiative, et renforcer aussi son secrétariat, six fois moins nombreux qu'à la FAO, l'agence des Nations unies pour l'alimentation.
De quelle façon renforcer la «légitimité» de l'OMC ?
La aussi, il faut une approche multisectorielle. Rendre obligatoire à tout nouvel adhérent la possibilité de bénéficier d'une assistance technique renforcée. Mieux associer la société civile et les ONG aux discussions et aux débats. Davantage impliquer les parlementaires des pays membres pour qu'ils rendent