Edouard Balladur n'est pas vraiment un révolutionnaire. Et pourtant, l'ancien Premier ministre a compris, après l'affaire Forgeard (le coprésident d'EADS soupçonné de délit d'initié) que le sujet des stock-options pouvait scandaliser les Français et, accessoirement, l'électorat UMP. Le député de la majorité veut ainsi moraliser les pratiques liées à ces titres financiers qui font la fortune des PDG. Son idée : interdire aux mandataires sociaux de toucher leurs stocks pendant qu'ils sont aux manettes de leur entreprise, et les obliger à attendre leur démission pour récupérer le jackpot.
Dilemme. «Afin de couper court aux polémiques qui peuvent survenir à l'occasion de l'exercice, par les mandataires sociaux des entreprises, de leur droit de lever les options de souscription d'actions dont ils ont pu être bénéficiaires, est-il ainsi écrit dans la proposition de loi, signée entre autres par Pierre Méhaignerie et Alain Marsaud, il apparaît nécessaire de prévoir que les intéressés soient mis dans l'impossibilité de lever ces options pendant la durée d'exercice de leurs fonctions ou soient, à défaut, tenus, dans une proportion fixée, selon le cas, par le conseil d'administration ou par le conseil de surveillance et rendue publique, de conserver les actions de l'entreprise jusqu'à la fin de leur mandat.»
Cette proposition sert à résoudre un dilemme auquel est confronté tout patron. Est-il possible d'exercer des stock-options sans se faire accuser de délit d'initié alors que, par sa f