Brigitte Bazerque, 49 ans, assistante commerciale et demandeuse d'emploi à Toulouse. Radiée deux mois le 16 mars.
«Je crois que sur la place de Toulouse, mon CV, peu de sociétés ne l'ont pas reçu. En juin 2005, trois ans après la signature de mon Pare [Plan d'aide au retour à l'emploi, ndlr], toujours sans emploi, j'ai cessé d'être indemnisée par l'Unedic. Tout en restant inscrite sur les listes de l'ANPE. Pendant trois ans j'ai pourtant fait tout ce que l'ANPE m'a dit de faire: les rendez-vous pour refaire mon CV, tous les six mois. Le stage de trois semaines pour apprendre à chercher un emploi. La consultante était charmante, on a "ciblé" mes recherches, comme ils disent et à chaque fois, on s'est fait bouler. La fille a fait ce qu'elle a pu avec moi, mais je ne suis pas la seule à rechercher un emploi d'assistante commerciale! On a baissé les bras. Un jour une conseillère ANPE m'a dit: "Mais pourquoi vous ne deviendriez pas comptable ?" Sans doute avaient-ils à l'époque un créneau dans la compta qu'ils voulaient me refourguer... Après, il y a eu cette formation à l'Internet. J'ai déjà l'Internet chez moi, je sais m'en servir. Puis on m'a dit : "Créez votre entreprise !" Je me suis renseignée à droite à gauche, j'ai vu que c'était tout de même risqué quand on n'y connaissait rien. Il y a aussi eu ce jour où ils m'ont envoyé à un entretien chez un architecte. Le type me dit : "Vous êtes beaucoup trop qualifiée. J'ai demandé une standardiste, et l'ANPE m'envoie votre CV d'ass