A la bourse du travail, rue du Château-d'Eau (Paris, Xe), ce lundi, pas un radié. L'association de chômeurs AC ! tient une permanence mensuelle pour accueillir, et conseiller avec un avocat de la Ligue des droits de l'homme les chômeurs radiés ou menacés de l'être. Les militants de l'association en accompagnent pourtant de plus en plus : une vingtaine en trois mois sur Paris. «Toute la difficulté tient à informer les chômeurs sur leurs droits, sur leurs recours. Quand ils reçoivent une lettre de radiation, ils ne discutent pas. Ils obéissent», explique Sylvie Szabo, bénévole à inter-emploi. org et AC !
C'est tout le débat de ces derniers mois, qui accompagne l'effritement des chiffres du chômage. Celui-ci est-il en partie dû aux radiations ? L'ANPE, et les syndicats d'agents de l'Agence, expliquent au contraire que les radiations administratives ont (très) légèrement baissé : elles sont passées de 422 073 en 2004 à 417 685 en 2005. Près de 95 % d'entre elles ont été infligées à des chômeurs n'ayant pas répondu à des convocations, sans se justifier. Les sanctions pour «insuffisance de recherche d'emploi» représentent 3,1 % des radiations administratives, les «refus d'emploi» 1,8 %. L'écrasante majorité de ces radiations (97,5 %) portent sur une durée inférieure à trois mois. Mais c'est alors au radié de se réinscrire ce qui ne va pas forcément de soi. Et le chiffre des demandeurs d'emploi diminue mécaniquement.
«Qu'elles baissent ou non, les radiations sont encore très nomb