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Libération

«Un ""je t'aime moi non plus"" permanent»

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publié le 30 juin 2006 à 21h37

Nicole Notat, présidente de Vigeo, secrétaire générale de la CFDT de 1992 à 2002.

«La question sociale fait certainement partie de l'identité éditoriale de Libération. C'est dans les grands événements politiques et sociaux, dans les affrontements qui permettent une approche transversale des mutations de la société que Libération a toujours été le meilleur.

«Libération a largement contribué à renouveler la façon de traiter ces questions sociales, et Serge July y est pour beaucoup. On connaît son attirance pour ces grands moments conflictuels, formidables révélateurs des tendances de fond. Libération a le sang chaud. Il y a toujours un côté coup de coeur dans ses choix, et le Libération de Serge July a su donner carte blanche à ses journalistes pour relater les conflits et mouvements sociaux. Ils l'ont fait souvent avec un parti pris : donner la parole à ceux qui sont "en bas", ceux qui souffrent, ceux qui se plaignent et protestent. Cette approche est sympathique et agaçante à la fois. Se retrouver brocardée en une de Libé, comme cela m'est arrivé par exemple pour avoir parlé de manipulation des chômeurs lorsqu'ils étaient poussés à occuper les Assedic, n'est pas agréable. Mais on n'imagine pas ne pas lire Libération le lendemain. Et sous la plume de Serge July j'ai toujours retrouvé des choix rigoureux, de l'impertinence teintée d'intransigeance et une volonté d'aller au fond des choses.

«Le Libé de Serge July a reflété sur les questions sociales, sur les contradictions qui tra