Comme tous les mariages, celui de Mittal avec Arcelor va avoir un coût. Mais en recevant la note, les salariés et les actionnaires des deux groupes auront des raisons de faire la tête. Car les OPA hostiles mêmes si elles deviennent amicales à la fin ne sont pas le moyen le plus économique pour fusionner deux entreprises. Entre les campagnes de communication pour dénigrer l'adversaire, les commissions versées aux banques d'affaires et les appels à un chevalier blanc, ce sont plusieurs centaines de millions d'euros qui ont été versées à différents intermédiaires. Combien exactement ? Le chiffre relève du secret défense, mais, selon nos informations, il dépasserait les 360 millions d'euros. Peut-être un record dans ce genre d'opérations.
Inflation. Cette offre publique a en effet été inflationniste à plus d'un titre. Quinze banques d'affaires ont été mobilisées. Cinq ont conseillé Mittal (Goldman Sachs, HSBC, Citigroup, Crédit suisse et Société générale). Sept étaient du côté d'Arcelor (Deutsche Bank, Merrill Lynch, Calyon, UBS, BBVA, BCH et Morgan Stanley). Lazard a travaillé pour la région wallonne, et l'Etat luxembourgeois a sollicité les services de JP Morgan. Un nombre démesuré (à titre de comparaison, l'OPA de Sanofi sur Aventis avait mobilisé seulement six banques) lié à la complexité croissante du droit boursier et à la mondialisation de l'actionnariat : quatre régulateurs boursiers étaient ainsi mobilisés pour cette offre (France, Belgique, Espagne, Luxembourg). Ch