Chez Saint-Gobain, dont il a été évincé en mai 2005, alors qu'il touchait au but pour succéder à l'actuel PDG, Jean-Louis Beffa, Christian Streiff avait la réputation d'être un homme impatient et pas toujours diplomate. Et c'est peut-être ce qui lui a fait rater le podium. Au moins était-il disponible pour Airbus, où il vient d'être nommé président à la place de Gustav Humbert, démissionné hier. Ingénieur des Mines, 50 ans, ce Lorrain, fan de théâtre, a effectué toute sa carrière chez Saint-Gobain. Mais en bougeant beaucoup d'une filiale à une autre, en France et à l'étranger. A plusieurs reprises, ce germanophile s'est ainsi retrouvé en Allemagne. Sa connaissance des milieux d'outre-Rhin qu'il a immortalisés dans un roman, Kriegspiel (paru en 2000), où il est question d'histoire industrielle sur fond de réunification ne peut pas lui faire de mal dans ses nouvelles fonctions. Hiérarchiquement, il dépendra en effet du coprésident allemand Tom Enders, nommé hier président du comité des actionnaires d'Airbus. Patron des matériaux haute performance chez Saint-Gobain au moment de son départ, Streiff a assurément du goût pour l'industrie : «L'atmosphère des usines, le bruit, le monde des ouvriers, cet univers où l'on voit ce qu'on décide, où il faut aller vite, se battre avec la matière, où l'on remporte des petites victoires chaque jour», confiait-il aux Echos en 2000. Et ça tombe bien car sa première tâche sera de remettre à plat les processus de product
Portrait
Christian Streiff, nouveau patron d'Airbus
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par Nicole PENICAUT
publié le 3 juillet 2006 à 21h50
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