Moscou de notre correspondante
«Le rouble a cessé d'être une monnaie en toc», «nous pouvons maintenant espérer une nouvelle croissance économique»... Le ministre russe des Finances, Alexeï Koudrine, a fêté ce week-end la nouvelle convertibilité du rouble avec une emphase pour une fois justifiée. La «monnaie de bois», comme les Russes surnomment encore leur rouble, en souvenir des temps où son cours forcé ne valait pas grand-chose de réel, est depuis le 1er juillet pleinement convertible, en Russie comme à l'étranger, ce qui, pour ce billet longtemps corseté, moqué ou mouliné par l'hyperinflation, signifie un beau rétablissement.
A la sauvette. Il y a vingt ans encore, changer des roubles contre des dollars pouvait valoir plusieurs années de camp à un citoyen soviétique, se souviennent les plus âgés. «On murmurait "1 pour 4" ou "1 pour 5" (1 dollar pour 4 ou 5 roubles), selon que la transaction allait se faire au domicile du vendeur ou de l'acheteur», se rappelle un quarantenaire qui semble encore trembler des risques pris à l'époque.
Le dernier effondrement du rouble remonte à moins de huit ans, à l'été 1998, quand la valeur de la «monnaie de bois» fut divisée par... 1 000.
Mais depuis, l'économie russe a connu un tel redressement que la levée des dernières restrictions formelles à sa convertibilité est presque passée inaperçue ce week-end. Les dernières entraves concernaient surtout l'obligation pour les étrangers de consacrer 7 % de leurs investissements en Russ