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Libération

Noël Forgeard, descendu en plein vol

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publié le 3 juillet 2006 à 21h50

Etrange destin que celui de Noël Forgeard (59 ans) : voilà un homme qui se sera battu plus longtemps pour devenir patron d'EADS qu'il ne sera resté à sa tête. Hier, un an après son entrée en fonction, le coprésident du groupe aéronautique et de défense européen a rendu son tablier. Remplacé par Louis Gallois, président de la SNCF (lire ci-contre), lui-même remplacé par Anne-Marie Idrac, patronne de la RATP, elle-même relayée par... Pierre Mongin, directeur de cabinet de Dominique de Villepin, lui-même remplacé par Bruno Le Maire, actuellement conseiller auprès du Premier ministre...

Au-delà de ce très politique jeu de chaises musicales, c'est d'abord les relations franco-allemandes ­ Angela Merkel et Chirac se rencontrent aujourd'hui ­ que le départ de Forgeard va réchauffer : l'homme était haï par les Allemands et plus encore par Manfred Bishoff. Le patron de Daimler Benz, coactionnaire d'EADS aux côtés du groupe Lagardère et de l'Etat français, s'est toujours défié de l'appétit de cet ambitieux batailleur. Sa hargne pour obtenir le poste de coprésident d'EADS, la guerre qu'il a livrée à Philippe Camus pour y parvenir ont laissé de vilaines traces dans le groupe. L'affaire Clearstream, dans laquelle Jean-Louis Gergorin (ex-vice-président d'EADS) tient la vedette, en est l'une des conséquences les plus rocambolesques.

Amitié. A la décharge des Allemands, Forgeard n'a jamais fait mystère de son aversion pour la structure bicéphale qu'il occupait avec Thomas Enders. Son obsessi