Eric Deluy a 35 ans. En 2001, il a un accident grave en Guyane, qui le laisse avec une paraplégie incomplète et le contraint à marcher avec des béquilles. Pilote d'avion, Eric Deluy a 3 400 heures de vol au compteur. Depuis le 27 juin, le compteur peut recommencer à tourner. Avec Eric Dabas, 40 ans, lui aussi handicapé, il a suivi une formation dans le cadre du programme handi-aéro-surveillance et vient d'obtenir sa licence de pilote professionnel.
En 1999, le fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées, l'Agefiph (1), et l'association varoise Castel-Mauboussin (ACM) signent une convention pour développer l'emploi des personnes handicapées dans l'aéronautique. Deux entreprises, Thales et Dassault, signent un partenariat pour fournir le matériel adapté. Le service départemental d'incendie et de secours (Sdis) du Lot propose de fournir un débouché aux personnes handicapées ayant participé au programme handi-aéro-surveillance. Et un arrêté ministériel, signé en novembre 2003, autorise pour la première fois en France des personnes handicapées à accéder à une licence de pilote professionnel.
«Dans mon cas, explique Eric Deluy, il s'agissait d'un renouvellement de licence, car j'étais déjà pilote professionnel. Ma formation, qui a débuté en fait au centre de formation et d'apprentissage de Grenoble (CFA), a duré un peu plus d'un mois, et était composée de vingt-cinq heures de vol et d'une quarantaine d'heures de cours au sol.» Pour son collègue, ce