Josiane, 55 ans, infirmière dans le Pas-de-Calais, a été placardisée du jour au lendemain.
«Cela fait deux ans que j'ai été mise à l'écart et je ne comprends toujours pas comment un seul homme peut réussir à faire autant de mal à quelqu'un, juste pour se prouver son autorité. Je travaille depuis trente-cinq ans dans le même hôpital. Je peux dire qu'avec ces années d'expérience, j'ai participé à la création de cet établissement et à son développement. J'ai toujours travaillé pour le bien-être de mes malades et avec toujours la conscience qu'il y avait une personne allongée, là, sur la table. C'est sans doute pour ça que je ne me suis pas fait que des amis.
«Je suis entrée comme infirmière anesthésiste. Après avoir été nommée infirmière cadre en réanimation, j'ai, pendant vingt ans, exercé dans le service gynécologie, avec un bloc opératoire, un service de fécondation in vitro, d'interruption volontaire de grossesse et de chimiothérapie. Ce poste est normalement confié à un cadre supérieur, mais , comme on me faisait confiance, l'hôpital n'a pas eu peur de confier de telles responsabilités à une simple cadre. Tout a changé en octobre 2004, quand le directeur de l'hôpital a commencé à me rendre la vie impossible. En fait, il voulait que mon chef de service, un homme très respecté, démissionne. Or, comme il n'avait pas de pouvoir sur les chefs de service, il s'est attaqué aux paramédicaux qui travaillaient avec lui. En décembre, il m'a convoquée dans son bureau, sans prévenir mon