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Libération

«Trois ou quatre fois par siècle»

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publié le 3 juillet 2006 à 21h50

à Bordeaux

«En quarante ans de métier, c'est, à ce jour, ce que j'ai goûté de plus complet.» Jean-Christophe Estève, critique et négociant, ne tarit pas d'éloges sur le bordeaux 2005. «C'est un millésime XXL, il a tout en plus. Plus de richesse, plus de finesse dans les tanins, plus de bouquet, plus de splendeur aromatique. On frise la perfection. L'une des dernières grandes références était 1982, l'autre 1961 ; on est aujourd'hui aussi bien, voire mieux. C'est une qualité qui ne se retrouve que trois ou quatre fois par siècle.» Mieux, l'un de ses collègues affirme : «C'est probablement les plus beaux bordeaux de mémoire d'homme. Du rêve à l'état pur, je n'avais jamais goûté autant de vins exceptionnels». Une note de 100/100 pour ausone, margaux ou petrus, selon Robert Parker, dont le guide fait la pluie et le beau temps.

C'est justement à un climat idéal que Bordeaux doit cette réussite. Un automne et un hiver «exceptionnellement secs», suivis d'un été «chaud et ensoleillé, mais sans canicule», ont donné, selon le rapport de l'Institut national de recherche agronomique (Inra), des raisins «particulièrement sucrés, suffisamment acides, fruités et, pour les cépages noirs, particulièrement colorés». Et, chose rare dans le Bordelais, la qualité est générale, elle concerne autant les rouges que les vins blancs secs et les grands liquoreux. Au sujet de ces derniers, l'Inra note encore : «Ils possèdent le fruit, le "rôti" et l'onctuosité