Bordeaux de notre correspondante
Au panthéon des plus grands vins dès sa naissance. La campagne des primeurs s'achève dans le Bordelais et, sur les grandes étiquettes, les prix atteignent déjà des records. Le millésime 2005 est en effet jugé «exceptionnel». C'est le château-ausone, premier grand cru classé de Saint-Emilion, qui emporte la timbale en mettant sur le marché ce lundi un vin à 750 euros la bouteille. Tout est vendu. Tout était déjà réservé depuis bien longtemps.
Alain Vauthier, gérant du domaine, pressentait que la campagne serait très bonne : «Dès le mois d'août dernier, je voyais un millésime d'exception.» Les choses se sont confirmées dans tout le Bordelais avec les premières dégustations d'assemblage. Et en avril, lors de la présentation officielle du millésime, la messe était dite. Jamais Robert Parker, le célèbre critique américain, n'avait attribué autant de notes si élevées. Le marché a suivi au-delà des espérances.
«Démesuré». La vente en primeur ne concerne que 400 châteaux, soit moins de 5 % des volumes produits dans le Bordelais. Elle consiste à acheter le vin avant la fin de son élevage. C'est-à-dire à réserver des bouteilles qui ne seront livrées que fin 2007 ou début 2008. En moyenne, cette année, les prix ont augmenté de 30 % par rapport à la saison dernière. «Pour les catégories les moins prestigieuses, crus bourgeois et deuxièmes vins, la hausse se situe entre 10 et 20 %, ce qui est raisonnable compte tenu de la qualité du vin»