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Idrac change de train de vie

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Première femme à la tête de la SNCF, l'ex-présidente de la RATP arrive avec une réputation aux antipodes de celle du consensuel Louis Gallois.
publié le 4 juillet 2006 à 21h50

Une femme présidente de la SNCF ? «Même pas peur» disent en substance les cheminots, qui représentent plus de 80 % des agents de la maison, pour seulement 17 % de femmes. «Anne Lauvergeon est bien la présidente d'Areva qui est une grande entreprise publique», réplique ce cadre de la SNCF, torpillant l'idée que l'entreprise ferroviaire, massivement masculine, serait misogyne. «La question du remplacement de Louis Gallois, ce n'est pas une question de sexe du président, mais bien une question de personnalité et de projet pour l'entreprise», ajoute-t-il. Et sur ces deux fronts-là ­ la personnalité et le projet ­, Anne-Marie Idrac, qui sera nommée à la présidence de la SNCF le 13 juillet, arrive avec quelques handicaps.

«Dialogue». D'abord parce qu'elle succède à Louis Gallois, PDG pendant dix ans, acteur infatigable d'une modernisation des structures et des métiers cheminots, auquel les agents s'étaient habitués. «J'en ai vécu des départs de présidents, mais jamais nous n'avons eu de regrets comme aujourd'hui», raconte ce salarié qui a assisté, dépité, au départ de Gallois, hier midi, au siège parisien de la SNCF. Discrètement, sans chichis, juste un rassemblement symbolique des salariés. «Il part à un moment où les choses vont plutôt bien pour nous et nous avons le sentiment d'être sacrifiés», poursuit-il. Tous les syndicats ou presque ont rendu hommage aux qualités d'«homme de dialogue» de Gallois,allant même jusqu'à «déplor